Aujourd’hui en France, 1 personne déficiente visuelle sur 2 est sans emploi. Près de 70 % des sondés déclarent avoir rencontré des difficultés pour entrer sur le marché du travail en raison de leur handicap visuel.
En 2022, la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles (FFAC) célèbre son 50e anniversaire [1]. Cinq décennies au cours desquelles la fédération et les associations fédérées ont œuvré pour permettre aux personnes déficientes visuelles de se déplacer en toute sécurité, grâce à un chien guide formé et remis gratuitement [2].
Parce que leur quotidien ne se limite pas à des problématiques de mobilité, la FFAC alerte sur la persistance d’obstacles majeurs à l’inclusion dans la société des personnes déficientes visuelles et ce, 17 ans après le vote de la loi de 2005 sur le handicap et l'égalité des chances.
« Le constat pour les personnes déficientes visuelles concernant l’accès à l’emploi est très préoccupant. Aujourd’hui en France, 50 % des personnes aveugles ou malvoyantes en âge de travailler sont sans emploi ou inactives. Ce chiffre revêt une dimension sociale et sociétale inquiétante surtout dans le cadre d’une société qui se veut inclusive. Le chien guide peut permettre un retour à l’emploi en facilitant les déplacements et en redonnant confiance en soi mais il ne peut pas tout résoudre. », alerte Alexandra Blanchin, Directrice générale de la FFAC.
L’environnement professionnel doit s’adapter pour permettre aux personnes déficientes visuelles de travailler dans de bonnes conditions, de mettre à profit leurs compétences et de se maintenir dans un emploi.
Dans ce contexte, ceux qui parviennent à trouver un emploi, doivent encore pouvoir s’y rendre sereinement : la mobilité n’est pas toujours adaptée. À titre d’exemple, Paris est la seule capitale européenne dont le réseau de métro n’est pas totalement vocalisé. Se déplacer avec un chien guide facilite bien sûr les chemins à parcourir mais ce n’est ni un GPS ni un humain qui sait lire… Il répond aux ordres donnés par son maître mais ne peut pas repérer seul le bon bus si celui-ci ne s’annonce pas à son arrivée, par exemple. Dans cette jungle urbaine, des progrès restent à faire pour que la voirie, les transports en commun et toutes les infrastructures concernées ne soient plus des obstacles dans les déplacements des personnes aveugles ou malvoyantes.
« Avoir un chien guide c’est une grande aide au quotidien, un vecteur de lien social, les maîtres le disent eux-mêmes : leur nouveau compagnon leur permet de s’ouvrir davantage au monde. Mais pour subvenir à ses besoins, il faut avoir un emploi, et pour avoir un emploi il faut pouvoir s’y rendre… », souligne Alexandra Blanchin.
*Consultation OpinionWay pour la Fédération Française des Associations de Chiens guides d’aveugles réalisée en mai 2022 auprès de 309 personnes déficientes visuelles possédant un chien guide.