"La canne blanche ne me suffisait plus"

Date de l'événement : 
08 avril 2021

Atteinte de malvoyance, Laëtitia Tankwe, 44 ans, a un rythme de vie effréné. Après une chute elle se voit contrainte de se guider à la canne blanche et déplore les réactions parfois exaspérantes face à son handicap. Elle prend donc une décision : faire une demande pour obtenir un chien guide d'aveugle !

 

 

La déficience visuelle a toujours fait partie de sa vie. « Ma sœur est atteinte de cécité, quant à moi j’ai perdu progressivement la vue.»

Après une chute, Laëtitia Tankwe se rend à l’évidence il faudra désormais qu’elle se déplace à la canne blanche. « La canne blanche génère toutes sortes de réactions surprenantes voire exaspérantes » nous confie-t-elle. «J’ai parfois l’impression d’avoir une maladie contagieuse.» Elle déplore une méconnaissance du handicap qui contribue à une forme d’isolement. C’est à ce moment-là que lui vient l’idée d’avoir un chien guide d'aveugle. « Un chien c’est une présence rassurante, une chaleur bien loin de la froideur de la canne. »    

Pour Laëtitia, avoir un chien guide d'aveugle est une décision familiale. Ses enfants adhérent immédiatement au projet, son mari avait des réticences concernant l’accessibilité des chiens guides dans les lieux publics qui ont vite été levées vu qu’ils sont admis partout. Une considération lui tenait également à cœur : « je suis très sensible aux questions de maltraitance animale, j’avais cette image en tête de la calèche de chevaux que l’on tire, je me disais qu’ils devaient avoir, pardonnez-moi l’expression, une vie de chien. »

Puis en s’informant davantage, elle se rend compte que le chien guide d'aveugle est plutôt chanceux : « il n’est jamais seul, c’est un peu le chien roi qui sort tout le temps. Le temps de travail est finalement très court. »     

Elle prend contact avec l'association des Chiens guides d’aveugles de Provence Côte d’Azur Corse. Une fois le questionnaire remplit et un échange au téléphone avec l’équipe, la procédure se met en place mais est ralentie du fait du confinement.

Elle est ensuite convoquée pour suivre deux jours de sensibilisation. « J’ai pu tester deux chiens différents, c’était naturel et fluide, je pouvais marcher en parlant en même temps à l’éducateur sans être attentive aux obstacles. J’avais envie de partir directement avec le chien » ajoute-t-elle.

S'ensuivent également de longs échanges avec plusieurs professionnels au sein de l’école. Notamment un psychologue pour écouter ses besoins ainsi qu'un éducateur et un instructeur de locomotion pour connaître sa personnalité, son rythme de vie et son allure de marche.

« Toute l’équipe a été très chaleureuse et a tout fait pour me mettre à l’aise. Le plus dur maintenant c’est d’attendre mon chien guide. »

 

 

 

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