Parce que c'était elle, parce que c'était moi

Partez à la découverte d'un extrait du témoignage poignant d'Élisabeth Lye, qui à l'âge de 37 ans est atteinte d'une maladie oculaire la rendant quasi aveugle.

Avancer malgré les épreuves

À l'annonce de mon handicap visuel, j’ai dû cesser de travailler et ma vie sociale s’est amoindrie. Sortir au-delà de mon paillasson était une réelle épreuve. Apprendre que je ne verrais plus m’a été insoutenable. Le plus difficile n’est pas de perdre la vue mais d’en subir les conséquences : se cogner, renverser des choses, être maladroite et lente... J’avais le sentiment de vivre ma vie au ralenti. 

Le chien guide une évidence

Je n’ai jamais eu de difficulté à me déplacer  à la canne, néanmoins je la trouve stigmatisante. Réticente à devoir dépendre d’un chien guide, le décès de mon beau-frère m'a pourtant poussée à en faire la demande. Le soutien de mon conjoint et des nos enfants m’a confortée dans ce choix. Lorsque je fis part de ce projet, ils étaient comblés. En novembre 2011, j'ai fait ma première demande de chien guide auprès de l’Association Chiens Guides d'Aveugles d’Île-de-France.

Faire la paix avec son handicap

En mai 2013, l'association me présente Fadja, une femelle labrador noire de 2 ans et demi. Ce fut un énorme coup de foudre entre elle et moi. Drôle et intelligente, on formait une équipe du feu de Dieu. C'est en octobre 2013, qu'elle devient mon premier chien guide. Par la suite, je reprends une activité professionnelle ainsi que mes études à l'âge de 49 ans. Présente à mes côtés durant ces années, l’âge de la retraite de Fadja est arrivé, je l’ai donc adoptée. En 2020, c’est au tour de Nesquick, un croisé labrador golden sable de 3 ans, de rentrer dans ma vie. Imposant et attachant, c’est une boule d’émotions qui a besoin de câlins et d’être rassuré !  

En parallèle, avec le temps, Fadja continuait à prendre de l’âge. En février 2021, elle décède. La perdre fut très difficile. Elle m’a beaucoup donné et m’a été d’un grand soutien, je ne l’oublierai jamais !

Je n’aurais pas pu poursuivre ma vie sans leurs présences à mes côtés. Aujourd’hui, j’ai fait la paix avec mon handicap.

Pour connaitre l'intégralité de l'émouvante histoire d'Élisabeth Lye, consultez le numéro 142 de notre revue.