DOSSIER - "La médiation animale à l’école : un levier pour apprendre" - Extrait de la revue 146
Moins de stress, plus de concentration… et un climat apaisé : dans un contexte scolaire sous tension, la médiation animale ouvre des pistes nouvelles. Une approche douce, incarnée, déjà adoptée par plusieurs établissements.
Une réponse sensible face à un climat scolaire sous tension
Difficultés de concentration, agitation, tensions entre élèves… La qualité du climat scolaire interroge. Selon une enquête de la DEPP (mars 2023), 37 % des enseignants du primaire font face à des attitudes de mépris, 27 % à des contestations. Parallèlement, l’INSERM estime que 5,9 % des moins de 18 ans sont concernés par le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité TDAH, soit un à deux élèves par classe.
Face à ces défis, certains établissements expérimentent la médiation animale : un animal formé, souvent un chien, intervient aux côtés d’un professionnel qualifié. Ce lien crée un espace émotionnel sécurisé où les apprentissages reprennent sens.
À Vauvert (Hérault), deux labradors, Iris et Platon, accompagnent les collégiens depuis 2020, dans un projet soutenu par l’académie de Montpellier et la CARDIE. L’animal apaise, réduit le stress, facilite la concentration. Caresser ou observer l’animal engage même les élèves les plus en retrait.
Cette pratique gagne du terrain, appuyée par des équipes éducatives sensibles à ses bienfaits. Selon l’association Interlude Animal*, la présence d’un animal bien formé apaise, réduit le stress et facilite la concentration, notamment chez les élèves en difficulté. Caresser ou observer l’animal favorise l’implication d’élèves habituellement en retrait ou agités.
Des études internationales confirment ces effets. En mars 2025, la Cité des sciences publie une bibliographie sur les animaux à l’école. Mais la pratique exige un encadrement strict : formation, validation de l’animal, autorisation parentale… **. Si la recherche reste balbutiante en France, la médiation animale apparaît comme un levier éducatif complémentaire.
Une pratique en essor, à encadrer
Si les effets sont prometteurs, la médiation animale ne s’improvise pas. Son déploiement suppose un cadre strict, validé par les référentiels professionnels. France Compétences, La Dépêche Vétérinaire ou Humanimalis rappellent l’importance d’un encadrement pluridisciplinaire : ingénierie de projet, bien-être animal, accompagnement pédagogique, gestion des risques. Mais pour se développer, cette pratique a besoin de soutien.
Apaiser une classe, redonner confiance à un enfant, ouvrir de nouveaux chemins vers l’apprentissage… Voilà ce que permet, parfois, la présence d’un animal. À l’heure où l’école cherche de nouvelles clés pour relever des défis complexes, la médiation animale offre une piste profondément humaine.
Le saviez-vous ? La médiation animale est déjà bien implantée dans les EHPAD et établissements de santé, où elle contribue à réduire le stress, à stimuler les interactions sociales et à renforcer le bien-être des résidents. Selon l’association Anisen, spécialisée dans la stimulation en établissements de santé, ces interventions améliorent la qualité de vie des résidents et renforcent le lien social au sein des structures médicalisées. Aujourd’hui, l’école devient un nouveau terrain d’expérimentation. |